Dix ans après Scream 3, Wes Craven revient sur la toile avec son célèbre ghostface, ce qui n'est pas pour déplaire aux fans de la série. Redonnant un succès public au slasher en 1996 avec le premier volet, Craven a su renouveler le genre issu des célèbres Halloween ou Black Christmas des années 70. Son goût de la dérision et du suspens a fait de la firme Scream la référence horrifique d'une génération (certains parlent même d'un nouveau genre, le néo-slasher). Si les critiques ont toujours plus ou moins dénigré ces psychopathes à arme blanche qui s'attaquent scrupuleusement aux jeunes et autres bondes platines sexy, le public semble très friand. Cette année, le retour de la malédiction de Woodsboro fera certainement de nouveaux adeptes.
Il faut dire qu'en dix ans, Craven n'a pas perdu la main. Et si les scénaristes semblent avoir compris qu'il fallait encore renouveler d'une génératation (le néo-néo-slasher ?), Scream 4 a cette même fougue, ce même plaisir avoué du morbide, des portraits insouciants d'une jeunesse dorée et hédoniste ici encore plus boulimique de popularité et de nouvelles technologies. Mais le slasher se réfléchit moins qu'il se laisse goinfrer des suspens à outrance et de la question insupportable dont l'obsession nous guide toujours sur de mauvaises pistes : mais qui est le tueur ?
Dans ce sens, Scream 4 fonctionne parfaitement, donnant la couleur dès une exposition jouissive sur l'enchainement des Stabs - double fictionnel des films Scream - dont l'engrenage est interminable mais hilarant. On se régale de revoir également les protagonistes fatigués des précédents volets qui, s'ils n'y connaissent rien à Facebook ou Twitter, comprennent rapidement que le zozo qui lance le remake sanglant est dangereux. Le film reprend ainsi les marques de fabrique qui avaient fait le succès de la série, en commençant par de nouvelles cheerleaders lumineuses de caricature (Hayden Pannettiere, Emma Roberts, Marielle Jaffe), de nouvelles séquences de suspens au goût de cache de cache et de devinettes cinéphiles (quel est ton film d'horreur préféré... ?), des répliques bien cinglantes ("T'es comme Michael Myers, tu crèves jamais", "Quand tu fais un remake, respecte au moins l'original"...) et un twist inattendu quoi que peu surprenant, qui arrive sans doute un peu maladroitement. Il faut dire que la production de ce volet a été le même chantier que le deuxième : fin du scénario écrit pendant le tournage, désistement d'acteurs faute d'emploi du temps... Toutefois, s'il faut cibler quelques nuances au retour du tueur masqué, il faudrait plutôt tirer sur l'évolution timide des "nouvelles règles" qui ne marquent pas tellement les esprits et le manque d'exploitation des nouvelles technologies pourtant annoncée à la promotion du film. Si le tueur filme ses crimes, on en voit les images que quelques secondes, autrement dit l'entreprise n'a aucun intérêt. Mieux vaut se souvenir de la séquence des caméras différées du précédent volet, reprises ici le différé en moins.... le suspens également. Plus reposé sur ses lauriers qu'il en avait l'air, Scream 4 reste quand même le très bon teenmovie du samedi soir que l'on attendait, un peu sanglant pour les allergiques mais si le cinéma c'est aussi du pop corn entre amis, celui ci est bien doré et croustillant.
Réalisé par Wes Craven
Avec Neve Campbell, David Arquette, Courteney Cox
Film américain | Durée : 1h50
Date de sortie en France : 13 Avril 2011
19 avril 2011
Scream 4
14:03
Jérémy
13 avis gentiment partagé(s):
Je fais partie de la génération qui aurait dû voir tous les précédents épisodes, mais je n'en ai vu aucun. Je ne suis pas très friand de ce genre cinématographique (slasher ou néo-slasher ou néo-néo-slasher). Je rate peut-être quelque chose, mais j'attendrai peut-être une diffusion télévisuelle !
Je vois que t'as apprécié, même si tu n'es pas aussi dithyrambique que moi. Je t'avais dit que ma note était celle de quelqu'un pour qui "Scream" est une référence ! Pour moi, "Scream 4" se regarde comme un remake (réussi) du premier. J'ai adoré la façon dont Williamson et Craven reprennent des scènes du premier, en entier ou en partie, la façon dont ils les restructurent, les réinventent, les bougent dans le récit, s'amusent avec et brouillent ainsi les pistes. Pour la fin, je suis d'accord c'est un peu maladroit, et ça aurait surement été plus vicieux d'arrêter le film 10 minutes plus tôt, mais il fallait rester dans l'esprit de "Scream".
Je suis du même avis que Suizz, enfin un remake intéressant et qui plus est plein de mélancolie. Je trouve la fin logique et magistrale avec cette réplique adressée à tous les débiles ayant produits ces remakes sans intérêt.
Blaireau...
Yohan : Je te conseille dans ce cas de commencer par le 1 avec plein d'amis sur le canapé et de la bonne bière c'est bien aussi ! (avec modération me rappelle le ministère...)
Squizzz : J'ai trouvé l'arrivée du dénouement un peu précoce, on est en plein climax et boom, t'apprends qui est derrière le masque... Bof. Je pense qu'il y a une petite erreur de timing du fait que la soirée n'est plus la dernière étape et que le passage de l'hôpital semble obligé (c'est la première conclusion de ce genre). Mais rien que pour la séquence d'autodestruction, ça mérite d'oublier un peu tout ça !
Flow : "Mélancolique" je sais pas... Y'a surtout une envie intacte d'offrir du spectacle d'horreur. C'est vrai que certaines tirades cinglantes font plaisir à entendre ;) .
Yoyi Mad Cartoon : Je sais...
Je ne lis pas encore ton article (pour éviter un spoiler éventuel) mais j'avoue avoir assez hâte de le voir, pas parce que ce sera un grand film mais parce que je sens que je passerai un bon moment :)
J'ai totalement adoré ! C'est bourré d'humour qui ne rate pas son coup, de suspense ménagé jusqu'au bout (même si le passage de la révélation du meurtrier est un poil maladroit mais vite rattrapé par la séance d'auto-mutilation assez étonnante à voir). Peut-être suis-je trop enthousiasme à propos de ce volet car je n'ai pas vu les précédents (enfin, si mais je n'en ai pratiquement pas de souvenirs tellement ça remonte) pour faire la comparaison. Mais avec tout ce que j'ai entendu et lu, il semblerait que celui-ci soit presque meilleur au premier.
En tout cas le must avec Scream 4, ce sont ses dix premières minutes, absolument excellentes.
Hello. J'avoue que pour ma part j'ai complètement adhéré à ce 4ème volet mais que la nostalgie joue un rôle important, ce qui fausse peut-être mon jugement... Un vrai plaisir de retrouver notre trio de survivors!
Dans tous les cas, ça reste un bon slasher qui reprend ce qui a fonctionné dans la saga originale, plus particulièrement dans le 1er film d'ailleurs.
Quant à la révélation finale, même si elle arrive rapidement, comme tu le soulignes, la scène qui suit est un excellent moment où l'on ne sait plus si on doit en rire, ou se dire que c'est flippant d'en arriver là. J'ai d'ailleurs trouvé le mobile pertinent, ce qui fait froid dans le dos car il correspond vraiment à la génération actuelle (sans vouloir passer pour un vieux rabat-joie lol).
A 71 ans, je trouve que Wes Craven a remis un peu d'ordre dans un genre qui s'est perdu depuis un moment, en espérant qu'il n'engendre pas de nombreuses copies, comme ce fût le cas à l'époque...
Wilyrah : Pour passer un bon moment c'est parfait en tout cas ;) .
Inthecrazyhead : D'accord avec tout ce que tu dis ! Les premières minutes, l'auto-mutilation, l'humour, le suspens malgré la maladresse de la fin... Je sais pas s'il est meilleur que le 1, en tout cas il est assurément à la hauteur.
Fri : Bon retour Fri ! ;)
Le mobile est un peu surprenant oui. Je vais pas faire mon fin observateur : je ne m'y attendais pas du tout.
Je ne sais pas si un 'Scream 5' est en chantier... ça serait de toute façon pas la même approche que celui-ci qui fait renaitre une série dix ans après. Et ce que ça peut être aussi intéressant ? Je ne sais pas.
En tout cas ce volet semble faire l'unanimité chez vous tous ;) .
Dur pur cinéma de divertissement, et pas con en plus, que demande le peuple ?
Pour l'utilisation des nouvelles technologies, vu que le film les dézingue dans son propos je trouve ça aussi bien qu'il en fasse abstraction : je ne suis pas sûr que ça aurait apporté grand chose, vu la qualité du film sans.
Totalement d'accord avec toi. Un film pas sans défaut, mais dont la générosité et le plaisir généré est si énorme que l'on cède à son charme.
Finalement j'en garde un souvenir positif bien que frustré. A bientôt :)
qui est le tueur dans scream 4
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