5 décembre 2009

Paranormal Activity

Nouveau buzz venu tout droit des Etats-Unis, Paranormal Activity fait parler de lui et promet déjà des recettes généreuses : dans la mouvance de ces films indépendants type amateur, le film a en effet coûté à peu près 15000$ ; c'est à dire rien. Produit par un monsieur frustré d'avoir laissé couler entre ses doigts un certain Projet Blair Witch auquel il ne faisait pas confiance, ce Paranormal Activity semble avoir du potentiel : si le thème et la technique sont les mêmes, ici le huit-clos semble également un des intérêts du film ; et surtout, il nous installe dans une situation banale : un couple qui dort la nuit et qui entend des choses. Bref, rien de plus commun. Si on peut refuser d'aller camper dans les bois, difficile de s'interdire de dormir : c'est pourtant bel et bien ce que cherche à provoquer ce réalisateur un peu fou qu'est Oren Peli.
Pas de sang ni de zombies sortis de [REC], la volonté de proposer un spectacle visuellement différent est là. Tout comme pour Blair Witch l'importance est donnée au son : les silences nous amènent à nous concentrer sur la moindre anomalie en nous rendant, petit à petit, un peu dingues nous aussi. Le travail est là mais est moins subtil que dans le film de Daniel Myrick et Eduardo Sánchez : le son à lui seul créait l'angoisse et développait l'imagination du spectateur. Paranormal Actvity propose des effets, certes peu banals, mais répétitifs et finalement un peu faciles : le bourdonnement qui annonce les phénomènes désamorce le suspens tandis que les effets de surprise sont - malgré ce que la bande-annonce laisse deviner - peu nombreux. Défaut ? Oui, car clairement le film s'inscrit dans le genre de l'épouvante et est fait avant tout pour faire peur. Ces absences paraissent alors avant tout comme de la timidité. Au niveau du son, il demeure donc quelques faiblesses. Visuellement, Peli est beaucoup plus subtil : l'absence totale de repères (les protagonistes "se battent" contre quelque chose d'impalpable et de totalement irrationnel) fonctionne à merveille. La poudre, les ombres, les jeux de souffle dans la couverture, la scène de non-suspens de la trappe et de toutes les autres... beaucoup de bonnes trouvailles qui angoissent car ces phénomènes ne trouvent pas d'explication toute fondée. On est vraiment dans ce qui effraie le plus dans le paranormal : comment accepter des choses que l'on ne peut expliquer par notre savoir ? Le spectateur est alors victime tout comme les personnages de phénomènes qui le dépasse faisant finalement de ce Paranormal Activity une bonne étude sur l'homme et l'origine de ses angoisses.
L'évolution en crescendo (utilisée également pour les autres films du genre) est évidente et bien maitrisée. On en vient à l'oublier mais le jeu des acteurs est primordial : eux aussi participent énormément à cette impression de réel. Les scènes dans la salle de bain qui font apparaitre les deux personnages et la caméra qui nous lie à eux sont réussies dans la mesure où l'on y croit. Elles installent un cercle privé qui nous donne d'autant plus l'impression de voir quelque chose dont l'intimité est brisée.
Dommage que la fin semble d'une facilité un peu poussive... ce dénouement express arrive trop vite en laissant place à trop peu de suspens. Paranormal Activity est un film intéressant mais qui reste en surface : le paranormal peut sans doute, dans ce type de cinéma, effrayer beaucoup plus que ça et éprouver d'autant plus le spectateur. Les avides et autres habitués de nouvelles sensations angoissantes resteront certainement sur leur faim. Oren Peli propose tout de même une expérience assez unique qu'on espère propice à l'imagination de prochains cinéastes.


Réalisé par Oren Peli
Avec Katie Featherston, Micah Sloat, Amber Armstrong
Film américain | Durée : 1h26
Date de sortie en France : 2 Septembre 2009

27 novembre 2009

Hard Candy

Premier film de David Slade (qui enchainera avec le bon 30 jours de nuit), Hard Candy avait surpris au Festival du Film de Sitges en 2005 puis à Deauville pour parvenir à se faire distribuer par Metropolitan : une aubaine pour ce film américain indépendant au budget minime, sans tête d'affiche et tourné seulement en 18 jours.
Le contexte est simple : une jeune adolescente aguicheuse rencontre l'homme avec lequel elle chat sur le net, va chez lui... pour le séquestrer. Brian Nelson signe un scénario huit-clos absolument renversant. Bavard, il brille cependant dans son approche impersonnelle des personnages. Dans sa direction d'acteur, Slade permet à cette virtuosité scénaristique de crever l'écran. Hard Candy devient alors le thriller perturbant que l'on attend : le film met à rude épreuve son spectateur dans le fait de l'inciter de manière purement subjective à être du côté de tel ou tel personnage à tel ou tel moment de l'histoire. Si l'adolescente nous apparait d'abord comme odieuse, la continuité narrative nous oblige à nous demander au bout d'un moment pourquoi nous nous obstinons à défendre un pédophile. En effet, loin des stéréotypes du monstre, Jeff est un homme d'abord attachant et qui nous semble de façon percutante humain jusqu'à la fin. Nous nous sentons obligés de compatir à la souffrance qu'il endure si bien que les différentes fuites que nous propose le récit (Jeff va t-il pouvoir se libérer ?) devient un véritable suspens pour le spectateur qui n'attend - et c'est brillant de sarcasme - que ça.
David Slade renforce le côté oppressant par un cadrage serré (magnifique séquence dans le café au début) et un montage cut aux limites du clip (c'est blindé de faux raccords en tout genre). Ce cadrage permet à la fois de renforcer l'importance psychologique de son film mais aussi de mieux occuper le peu d'espace qui lui est à disposition par les faibles profondeurs de champ dues aux longues focales utilisées. Slade ne s'interdit pas non plus d'expérimenter, notamment avec des travellings circulaires effectuées à deux caméra - l'effet lors de la scène de l'opération est assez particulier - ou des jeux de lumière et donc de couleur (variation dans un même plan pour illustrer l'état d'esprit d'un personnage). Entre chaud et froid selon la trame narrative, la photographie est magnifique et donne réellement l'ambiance du film. L'absence de musique est habile et donne paradoxalement du rythme et de l'intensité aux scènes d'"action".
Hard Candy est un joyaux brut, si bien que l'on peut se demander comment écrire une histoire de cette manière en faisant d'un criminel inhumain un personnage auquel on s'attache car le vrai piégé dans l'histoire c'est bien le spectateur. L'interprétation fabuleuse des acteurs rend d'autant plus cruel ce conte aux faux airs de Chaperon rouge car le loup semble ici agneau. A défaut de blâmer couramment le manichéisme (ça on sait faire), Hard Candy nous prend à contre pied : véritable film oxymore comme l'indique son titre, il pose mine de rien pas mal de questions sur ce que nous sommes - et plus particulièrement sur notre côté "hard" - ainsi que le regard que l'on porte sur le monde. En bref, un premier film hallucinant, tout simplement.


Réalisé par David Slade
Avec Patrick Wilson, Ellen Page, Sandra Oh
Film américain | Durée : 1h43
Date de sortie en France : 27 Septembre 2006

21 novembre 2009

Thirst, ceci est mon sang

Le cinéma coréen a ce don de faire des films de genre qui se démarquent des autres. Park Chan-wook, l'un des plus grands (Old Boy, Lady Vengeance...) reprend ici le mythe du vampire pour en faire un film singulier. Le Nosferatu coréen est ici un prêtre, en quête de vertu, qui sacrifie son corps pour une expérimentation médicale, un vaccin test pour un virus mortel. Le vampire ne se fait pas mordre mais le devient par un geste de bonté et de donation de soi. Transformé en le sauvant du virus par une injection de sang, Sang-hyun bascule de la piété aux tentations du charnelle. Devenu le revers de la médaille, son propre Mr Hyde, commence alors pour ce prêtre un combat contre lui-même.
La légende vampire est donc clairement axée sur sa nature première à savoir le sexuel. La chasteté est ici le moyen d'appuyer sur ce point faisant de Thirst un film sur les pulsions humaines, le vampire qui se cache en chacun de nous, mais reste aussi un film d'un déjanté fou de cinéma qui aime simplement satisfaire l'appétit des fous de cinéma comme lui. Le génie de Park Chan-wook est de parvenir à lier le romantisme à la violence, l'esthétisme au crade et finalement l'expérimental au grand public. Véritable claque visuelle, Thirst est une sorte d'ovni où même les scènes de sexe nous semblent d'un degré défiant toute concurrence, notamment celle dans l'hôpital d'un érotisme qui nous laisse difficilement insensible nous pauvres humains en quête de chaire. Le film est en effet d'une outrance implacable, jusque dans sa durée même (les longueurs). Virulant et en même temps d'une poésie magnifique, Thirst surprend et c'est certainement la richesse du cinéma coréen qui sait véritablement proposer des choses nouvelles. Et pour les non convaincus, parions que la scène finale fera nuancer la chose : véritable travail de scénario (un espace totalement vide avec la plage, une voiture, un soleil qui va se lever, un vampire cherchant la mort l'autre l'éternel : quelles possibilités scénaristiques ?), le film se conclut sur une démonstration de cinéma où les images et le son se mettent à nous parler dans une véritable magie esthétique. Thirst est une curiosité pour les curieux, un vrai film moderne étonnant et reposant pour le cinéma de demain : qu'il se porte tranquille car il ne nous a pas encore tout révélé et c'est tant mieux.


Réalisé par Park Chan-wook
Avec Song Kang-Ho, Kim Ok-vin, Kim Hae-Sook
Film sud-coréen | Durée : 2h13
Date de sortie en France : 30 Septembre 2009

14 novembre 2009

L'Imaginarium du Docteur Parnassus

Le nouveau film fantastique de Terry Gilliam sort enfin. Le réalisateur de la malchance (le projet Don Quichotte, la mort de Heath Ledger en plein tournage...) a connu ces derniers temps quelques difficultés. L'accueil mitigé de ses deux derniers films, Les Frères Grimm et Tideland, commençait sérieusement à l'éloigner du génie né avec Brazil en 1985. L'Imaginarium de Docteur Parnassus vient en quelque sorte rectifier le tir.
Si le film souffre (encore) de quelques longueurs créées par les changements de rythme, (après l'exposition géniale et mystérieuse, la séquence flashback qui vient difficilement s'incruster au milieu du film, un montage un peu bavard ici et là...), une magie se crée dès le premier instant où l'on traverse le fameux miroir. Gilliam veut envoyer son spectateur dans un univers qu'il n'a jamais exploré auparavant. C'est chose réussie : visuellement bluffant, ce "monde imaginaire" émerveille tant par la prouesse technique que par l'incohérence dans laquelle, malgré nous, nous sommes basculés quitte même à ne pas vraiment tout comprendre. C'est clairement le pari du réalisateur : faire un film fantastique familial en s'appropriant lui même les codes. Par exemple, le simple fait de ne pas tout expliquer est déjà un grand risque, chose que généralement le spectateur déteste. Ici, ce film nous apparait comme un voyage dans l'irrationnel et l'on comprend l'inutilité d'explications concrètes et formelles. Terry Gilliam met ce conte merveilleux au service de son art car cette dimension cachée du miroir "reflète" sa propre vision du cinéma de même que pour Cocteau avec Orphée : un cinéma comme un monde parallèle du notre, une machine à rêves qui se nourrit de notre imagination.
L'Imaginarium du Docteur Parnassus est donc un vrai film de partage du cinéaste aux spectateurs. Les acteurs sont bons (mention spéciale à Colin Farrel particulièrement excellent dans sa séquence) et font oublier la retouche scénaristique obligée du film après le malheureux décès de Ledger. Rarement le cinéma nous transporte - ou du moins nous le propose - dans un univers à la fois personnel et qui semble paradoxalement familier. Une vraie réussite pour Terry Gilliam qui avec cet hymne à l'imagination et aux rêves - au cinéma tout simplement en fait - retrouve tout le génie dont il est capable. Si bien qu'un certain Tim Burton et sa prochaine Alice au pays des merveilles trouve un concurrent sérieux dans le genre, car la barre est placée haute. Suite aux prochains épisodes !


Réalisé par Terry Gilliam
Avec Heath Ledger, Johnny Depp, Jude Law
Film français, anglais, canadien | Durée : 2h02
Date de sortie en France : 11 Novembre 2009

2012

Après l'apocalypse dans Le Jour d'après, Roland Emmerich enchaine avec... l'apocalypse dans 2012. Il faut dire qu'il a le blockbuster dans la peau : Independance Day, Godzilla, 10 000... Emmerich aime et produit du gros cinéma, gros mais pas forcément grand. Independance Day est certainement son meilleur à la fois dans l'action - toujours impressionnante pour ça pas de problème - mais aussi dans l'humour ravageur (le duo Smith-Goldblum, ou impossible d'oublier cette scène mémorable dans laquelle un clodo sauve l'humanité toute entière à bord d'un avion de chasse...). Le problème dans le cinéma c'est que le phénomène "grosse tête" ne s'accorde pas qu'aux acteurs people. Ainsi Emmerich, au fur et à mesure, nous épargne son humour pour servir avant tout du spectacle. Avec 2012, mine de rien, le blockbuster franchit une sacrée étape : baser un film de plus de 2h30 sur une absence quasi totale de scénario. La pauvre continuité narrative que l'on y retrouve n'est composée que de clichés : le héros divorcé-toujours-amoureux-délaissé-par-son-fils-qui-prend-modèle-sur-son-extra-beau-papa, la femme divorcée-heureuse-amoureuse-mais-pas-trop-quand-même... Ce n'est ni La Guerre des Mondes, La Nuit au musée ou autres Prédictions, enfin presque. Sans oublier la petite fille mignonne et le grand-petit frère méchant qui vont survivre. Impression de déjà-vu ? Il parait que c'est une invention de notre cerveau...
Evidemment, les effets spéciaux sont énormes. Le travail de la 3D ou du son est impressionnant. Car si Emmerich se moque un peu de notre tronche quant à la nian-niantise (oui j'invente) de son récit, au moins il tient ses promesses. Le public veut du spectacle, ça tombe bien car lui et son équipe ne déconnent pas avec ça. C'est peut-être là que l'on se rend compte de l'intelligence du réalisateur qui a finalement compris ce que le spectateur voulait voir, ce qu'il lui sert sur un plateau d'"argent". Tout le monde prendra finalement son pied : les chercheurs d'adrénaline apocalyptico-grotesque et ceux qui se délectent ironiquement de tant d'absurdité. Si l'on est tous contents, pourquoi s'en attrister alors ? Peut-être car ce 2012 est une nouvelle fois la preuve qu'à défaut de maitriser parfaitement la technique, ce cinéma moderne peine à devenir pertinent tant il devient un produit commercial. La fin du monde fait vendre plus qu'elle n'inquiète vraiment, c'est certainement notre solution à nous... pas sûr que ça, les Mayas l'ait prédis.


Réalisé par Roland Emmerich
Avec John Cusack, Chiwetel Ejiofor, Amanda Peet
Film américain | Durée : 2h40
Date de sortie en France : 11 Novembre 2009

25 octobre 2009

Very Bad Trip

Le scénariste fou de Borat est ici à la réalisation pour un Very Bad Trip qui mérite bien son "very". Todd Phillips pousse le scénario à des extrêmes de situation jusqu'à l'absurde : au réveil d'une soirée déjantée dont ils n'ont aucun souvenir, une bande de potes retrouvent un bébé, une poule ou encore un tigre dans leur appartement... et surtout ils ne retrouvent plus un de leurs amis. Bref, ce film est un véritable délire réussi car assumé pleinement. Rien ne sert de lire entre les lignes, il n'y aura que du vide. Il suffit donc de se laisser entrainer par un scénario cocasse, prétexte à de nombreux retournements de situation pour finalement constituer à la fin une boucle subtile et hilarante. Le casting est d'autant plus brillant qu'il n'est consitué d'aucune tête d'affiche. Le succès du film aux Etats-Unis a dont été une surprise et la preuve que Todd Phillips a réussi son pari. Un peu plus subtil que ses cousins de même nationalité (Eh mec ! Elle est où ma caisse ? ou Eurotrip), Very Bad Trip est un film qui n'a aucune autre prétention que celle de nous faire rire, ce qui est déjà pas mal.


Réalisé par Todd Phillips
Avec Bradley Cooper, Ed Helms, Zach Galifianakis
Film américain | Durée : 1h30
Date de sortie en France : 24 Juin 2009

16 octobre 2009

Micmacs à tire-larigot

Jean-Pierre Jeunet est enfin de retour sur la toile. Il faut dire qu'à chaque fois les fans du cinéaste depuis ses débuts avec Marc Caro et la grande majorité du public depuis Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain l'attendent au tournant. Ca en fait du monde, surtout que Jeunet se paye le luxe de choisir Dany Boon (véritable star française en pleine émergence depuis les Ch'tits) pour personnage principal. En bref, ce Micmacs à tire-larigot est un film très attendu, la pression est encore grande pour le réalisateur, mais une nouvelle fois la satisfaction est au rendez-vous.
Jean-Pierre Jeunet est certainement l'un du cercle très fermé des réalisateurs contemporains français à avoir présenté un univers cinématographique qui rend cohérente son œuvre. Depuis ses débuts dans le fantastique-lugubre avec Marc Caro (l'ovni Delicatessen ou la sombre poésie La Cité des enfants perdus) ses films en solo - et même son Alien chez les américains ne fait pas figure d'exception - imposent un certain cinéma esthétique, un cinéma comme "bric-à-brac" où les idées visuelles ou scénaristiques fusent dans un spectacle jouissif. Dans ce Micmacs à tire-larigot on retrouve beaucoup d'Amélie Poulain - la photographie y est la même - du Delicatessen dans l'absurdité voulue du scénario, ainsi que tout l'univers de Jeunet en passant des cartoons à Siergo Leone. Jeunet n'est pas un cinéaste sûr de ses acquis et qui ainsi les reproduits : il porte un univers inattaquable d'histoires en histoires. La palette d'acteurs est très bonne, Boon se complétant finalement bien dans l'univers du film. Seul petit hic : la musique dont l'importance semble un peu être négligée vis à vis des autres films.
Micmacs à tire-larigot est une nouvelle fois l'implacable démonstration que le cinéma de Jeunet (c'est à dire le réalisateur ainsi que l'ensemble de son équipe) est un cinéma avant tout unique. Les goûts ne sont pas objectifs mais la constatation de cette unicité l'est certainement. Alors si les anciens films du réalisateur vous laissent de marbre, passez votre chemin. S'il vous font rêver et jubiler, prenez votre ticket d'envol dès le 28 octobre prochain.


Réalisé par Jean-Pierre Jeunet
Avec Dany Boon, André Dussollier, Nicolas Marié
Film français | Durée : 1h44
Date de sortie en France : 28 Octobre 2009

3 octobre 2009

Martyrs

Après avoir évité de justesse la classification moins de 18 ans, Martyrs avait fait déjà beaucoup parlé de lui avant même sa sortie. Pascal Laugier signe son deuxième film après Saint-Ange et nous délivre une sacrée claque. Après une ouverture frappante, le rythme redescend pour exploser de nouveau... Bref, Laugier met à rude épreuve son spectateur jouant avec sa connaissance des codes du genre pour les déjouer. Entre le fantastique, l'épouvante, le gore et le psychologique, Martyrs est une véritable expérience de cinéma qui perturbe dans son entreprise de dénaturaliser toute forme d'humanité et en contre partie logique réfléchir sur elle. Le martyr est en quelque sorte le spectateur lui même : victime de l'horreur dont il est témoin il doit voir un fond au delà de la forme. Cependant les réfractaires à la violence pointue n'y verront que du gratuit, ce qui est difficilement critiquable tant le sujet est subjectif. Les amateurs ou les intéressés du genre devront être comblés. La brio du film est peut-être là car un cinéma qui divise est d'abord un cinéma pertinent.


Réalisé par Pascal Laugier
Avec Mylène Jampanoï, Morjana Alaoui, Catherine Bégin
Film français, canadien | Durée : 1h40
Date de sortie en France : 3 Septembre 2008

(500) jours ensemble

Dans la lignée de Juno ou Little Miss Sunshine, (500) jours ensemble s'inscrit dans cette petite vague de films américains indépendants qui brillent de par leur légèreté et leur originalité. Ici ce sont les codes de la comédie sentimentale qui passent au peigne fin : pour son premier film, Marc Webb se tâche de créer de l'originalité à chaque fois que le récit tenterai à basculer dans les codes du genre. Résultat, le film se déguste avec un plaisir intense. Les références se multiplient mais la plus grande réussite tient dans le montage qui au risque d'être hasardeux par le découpage complexe du film se révèle superbement maitrisé et offrant quelques effets de cinéma pas inintéressant du tout. Le duo Joseph Gordon-Levitt (parfait en garçon ordinaire à la James McAvoy) - Zooey Deschanel fonctionne à merveille. Léger, sympathique et pétillant. Un régal.


Réalisé par Marc Webb
Avec Joseph Gordon-Levitt, Zooey Deschanel, Clark Gregg
Film américain | Durée : 1h36
Date de sortie en France : 30 Septembre 2009

26 septembre 2009

Hôtel Woodstock

Ang Lee, réalisateur à tout faire, prouve une nouvelle fois cette réputation. Ici l'entreprise : un film sur l'envers du décor du festival de Woodstock. Dès le début l'ambiance décalée et le charme un peu gauche du protagoniste fonctionne. Le tout reste sympathique mais manque certainement d'un peu d'ambition. Au final, Hôtel Woodstock ne dépasse pas le cadre du sitcom pour teenagers. Dommage ? Si l'on attendait plus de Lee d'un point de vue historique ou musical, oui. Si l'on y va pour passer un bon moment et adopter la hippie attitude avec une palette de personnages attachants et drôles, pas du tout, la satisfaction est au rendez-vous. Il ne faut donc pas voir Hôtel Woodstock comme un film léger mais comme un film qui reste dans la légèreté, ce qui n'est pas du tout pareil. Après, à vous de voir.


Réalisé par Ang Lee
Avec Demetri Martin, Emile Hirsch, Liev Schreiber
Film américain | Durée : 2h
Date de sortie en France : 23 Septembre 2009

Les Regrets

Un homme et une femme se revoient : ils se sont aimés autrefois et cette rencontre inattendue ravive la flamme. Le nouveau film de Cédric Khan, avouons-le, n'attire pas tellement par son intrigue en somme très classique. Malheureusement, le film en pâtit assez : le scénario, linéaire, ne propose pas d'originalité et s'établit sur une idée fixe qui est celle de l'obsession passionnelle. Résultat : les personnages n'évoluent pas vraiment ; ou plutôt Khan bascule petit à petit dans le drame jusqu'à l'hystérie (belle scène de folie en plein Paris). Finalement, les plus beaux moments sont ceux qui ne trouvent pas de raison, où la passion efface tout le reste, où l'adultère devient un doux pêché jouissif par notre regard de spectateur indiscret. On comprend bien que le film souhaite montrer la puissance des sentiments sur ce que l'on est. Seulement, l'amour n'a jamais été plus beau au cinéma que lorsqu'il demeure inexplicable et inexpliqué. Les Regrets en fait ici un sujet de polar un peu trop limpide bien que les acteurs, eux, y croient et le duo Attal - Bruni-Tedeschi fonctionne donc à merveille. Ils portent sans doute à eux mêmes le film et lui permette de ne pas passer si inaperçu que ça.


Réalisé par Cédric Khan
Avec Yvan Attal, Valérie Bruni-Tedeschi, Arly Jover
Film français | Durée : 1h45
Date de sortie en France : 2 Septembre 2009

Le Dernier pour la route

Première réalisation pour le producteur Philippe Godeau qui adapte le roman éponyme d'Hervé Chabalier et première réussite. Le réalisateur centre son récit sur l'unique point de vue du protagoniste offrant au film une exposition assez originale car quasi muette avec pourtant un personnage principal très présent par son regard que l'on épouse. Peu à peu le mutisme laisse place aux émotions avec l'arrivée de la pétillante Mélanie Thierry qui bascule le film - par la rencontre avec François Cluzet - dans une humanité qui contraste avec le début du film, assez froid. Si quelques flashbacks peuvent sembler de trop, néanmoins Godeau signe un film sincère et étonnamment familial sans toutefois tomber dans le spectacle. François Cluzet est une nouvelle fois très bon : entre ironie et simple victime de sentiments universels, il donne à son personnage toute la complexité qui lui fallait. A noter une BO pas déplaisante de Jean-Louis Aubert qui par sa douceur donne au film comme un air de conte humaniste.


Réalisé par Philippe Godeau
Avec François Cluzet, Mélanie Thierry, Michel Vuillermoz
Film français | Durée : 1h47
Date de sortie en France : 23 Septembre 2009

25 septembre 2009

Numéro 9


Adapté de son propre court métrage d'animation, Shane Acker fait son entrée sur la toile avec un film plein de poésie et une esthétique impressionnante. A la hauteur des grosses productions d'animation, il fait vivre des marionnettes à l'allure désopilante et leur donne un réel charisme, à tous différent. Le décor lugubre est d'une précision incroyable, le jeu des ombres bien exploité. Comme les meilleurs du genre, Numéro 9 parle bien sûr aux plus petits (quoi qu'attention aux frissons...) ainsi qu'aux plus grands avec en fond des idées philosophiques joliment amenées. On regrettera peut-être ici et là un surplus d'action - quoi que bien découpée - qui empêche à la narration de s'imposer à des moments où de jolies parenthèses poétiques auraient été la bienvenue. Néanmoins ce premier film d'animation (au bon doublage français au passage) étonne et évade. Un conseil pour tous les grands rêveurs de sept à soixante-dix-sept ans.


Réalisé par Shane Acker
Avec (VO) Elijah Wood, Jennifer Connelly, Crispin Glover
Film américain | Durée : 1h20
Date de sortie en France : 19 Août 2009

19 septembre 2009

Ultimate Game


Les réalisateurs du déjanté Hyper tension se mettent ici à la "politique" car Ultimate Game se veut évidemment critique vis à vis des jeux vidéos, de leur violence, du monde virtuel que l'on se crée en général et qui nous éloigne petit à petit du vrai. En réalité c'est surtout un prétexte pour un gros film d'action bien vitaminé qui promet de l'adrénaline aux amateurs. Si la portée du film est claire et reste intelligente et bien pensée, le reste donne mal au crane avec toutes les scènes d'action sur-découpées au montage. Mis à part quelques séquences esthétiquement intéressantes, Ultimate Game n'a pas la virulence qu'on pouvait attendre mais est simplement un blockbuster qui colle très bien à la peau de Gerard Butler. En un mot : dispensable.


Réalisé par Mark Neveldine et Brian Taylor
Avec Gerard Butler, Michael C. Hall, Zoe Bell
Film américain | Durée : 1h35
Date de sortie en France : 9 Septembre 2009

Inglourious Basterds


Quentin Tarentino fait partie des réalisateurs qui font vendre, sa propre tête d'affiche en quelque sorte. Cela se justifie tant le cinéaste n'a cessé de prouver par ses films que Pulp Fiction n'était pas un miracle. Une nouvelle fois, Inglourious Basterds brille car Tarentino assume pleinement son style : humour décalé jamais loin du mauvais goût mais jamais dedans, violence exagérée, dialogues qui trainent mais qui font jubiler (peut-être un peu moins que dans Boulevard de la mort tout de même)... Bref : le film est une relecture historique aberrante qui devient jouissive dans son insolence. Le pire, c'est qu'on en redemande.


Réalisé par Quentin Tarentino
Avec Brad Pitt, Mélanie Laurent, Christoph Waltz
Film américain | Durée : 2h33
Date de sortie en France : 19 Août 2009

Un Prophète


Après le film coup de poing De Battre mon cour s'est arrêté, Jacques Audiard prouve qu'il n'a pas fini de mettre K.O son spectateur : ne se contentant pas de faire une fiction prétexte à un faux documentaire sur le milieu carcéral, le réalisateur offre un film oppressant réfléchissant sur l'évolution possible d'un homme pour sa survie. Parfois violent, jamais vraiment sentimental, pourtant Un Prophète émue et nous blesse presque. Quand l'homme enferme l'homme, qu'en reste t-il ? Ici, du moins, une œuvre maitrisée de bout en bout témoin d'un grand talent de mise en scène.


Réalisé par Jacques Audiard
Avec Tahar Rahim, Niels Arestrup, Adel Bencherif
Film français | Durée : 2h35
Date de sortie en France : 26 Août 2009

Fish Tank


Caméra au poing, Andrea Arnold suit sa protagoniste dans un 4/3 qui renforce le réalisme et dans une thématique pourtant récurrente dans le cinéma qui traite de l'adolescence (entrée dans le monde adulte, ses dures réalités, etc...), Fish Tank arrive à nous prendre aux tripes. Le film nous laisse ainsi nous identifier à ce merveilleux bout de femme qui découvre les autres tout en se cherchant soi même. La jeune Katie Jarvis illumine de plus le tout : elle offre à son personnage toute la sensibilité et la force qu'il mérite. Comme quoi l'adolescence n'a pas fini d'inspirer, et tant mieux.


Réalisé par Andrea Arnold
Avec Katie Jarvis, Kierston Wareing, Michael Fassbender
Film britannique | Durée : 2h02
Date de sortie en France : 16 Septembre 2009

18 septembre 2009

Index des dossiers

Dossier #03 : The Village
Foi et humanisme



Dossier #02 : Morse
L'amour et ses contraires



Dossier #01 : Harry Potter au cinéma

Index des critiques

Index des films chroniqués sur le blog, de 2009 à aujourd'hui, classés par note et par ordre alphabétique.
Les étoiles sont évidemment d'une totale subjectivité.




Bellflower d'Evan Glodell
Black Swan de Darren Aronofsky
Casablanca de Michael Curtiz
Cría Cuervos de Carlos Saura
Esther de Jaume Collet-Serra
Lost Highway de David Lynch
Paris, Texas de Wim Wenders





38 témoins de Lucas Belvaux
Carancho de Pablo Trapero
Dog Pound de Kim Chapiron
A Dangerous Method de David Cronenberg
The Descendants d'Alexander Payne
Drive de Nicolas Winding Refn
Easy Money de Daniel Espinosa
Le Gamin au vélo de Jean-Pierre et Luc Dardenne
Go Go Tales d'Abel Ferrara
Hard Candy de David Slade
Harry Potter et les reliques de la mort - partie 2 de David Yates
Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois
Hugo Cabret de Martin Scorsese
I Love You Phillip Morris de Glenn Ficarra et John Requa
L'Imaginarium du Docteur Parnassus de Terry Gilliam
Incendies de Denis Villeneuve
Inception de Christopher Nolan
L'Inconnu du Nord-Express d'Alfred Hitchcock
Millenium : Les hommes qui n'aimaient pas les femmes de David Fincher
The Mist de Frank Darabont
Polisse de Maïwenn
The Reader de Stephen Daldry
Restless de Gus Van Sant
Une Séparation d'Asghar Farhadi
The Social Network de David Fincher
Super 8 de J.J. Abrams
Take Shelter de Jeff Nichols
Tetro de Francis Ford Coppola
Thirst, ceci est mon sang de Park Chan-wook
Toy Story 3 de Lee Unkrich
La Vie des autres de Florian Henckel von Donnersmarck
Le Voyage extraordinaire (et Le Voyage dans la lune) de Serge Bromberg et Éric Lange
We Want Sex Equality de Nigel Cole





L'Amour dure trois ans de Frédéric Beigbeder
Arrietty, le petit monde des chapardeurs d'Hiromasa Yonebayashi
The Artist de Michel Hazanavicius
Les Aventures de Tintin : Le Secret de la licorne de Steven Spielberg
Benny's Video de Michael Haneke
La BM du Seigneur de Jean-Charles Hue
Carnage de Roman Polanski
Cheval de guerre de Steven Spielberg
Chronicle de Josh Trank
La Colline aux Coquelicots de Goro Miyazaki
The Company Men de John Wells
Date Limite de Todd Phillips
De l'eau pour les éléphants de Francis Lawrence
La Délicatesse de David et Stéphane Foenkinos
Le Discours d'un roi de Tom Hooper
Harry Potter et les Reliques de la mort - partie 1 de David Yates
Intouchables d'Éric Toledano et Olivier Nakache
Je suis un no man's land de Thierry Jousse
Jewish Connection de Kevin Asch
Kaboom de Gregg Araki
Louise Wimmer de Cyril Mennegun
Ma part du gâteau de Cédric Klapisch
Micmacs à tire-larigot de Jean-Pierre Jeunet
Minuit à Paris de Woody Allen
Mission : Impossible - Protocole fantôme de Brad Bird
Paranormal Activity d'Oren Peli
Pars vite et reviens tard de Régis Wargnier
Les Petits mouchoirs de Guillaume Canet
Pourquoi tu pleures ? de Katia Lewkowicz
The Prodigies d'Antoine Charreyron
Scream 4 de Wes Craven
Sherlock Holmes de Guy Ritchie
Shrek 4, il était une fin de Mike Mitchell
Simon Werner a disparu... de Fabrice Gobert
Sucker Punch de Zack Snyder
Tomboy de Céline Sciamma
The Tree of Life de Terrence Malick
True Grit d'Ethan et Joel Coen
We Need to Talk About Kevin de Lynne Ramsay





127 heures de Danny Boyle
L'Agence de George Nolfi
Angèle et Tony d'Alix Delaporte
Alice au Pays des Merveilles de Tim Burton
Blanc comme neige de Christophe Blanc
Les Chants de Mandrin de Rabah Ameur-Zaïmeche
Le Complexe du Castor de Jodie Foster
La Conquête de Xavier Durringer
Contagion de Steven Soderbergh
Essential Killing de Jerzy Skolimowski
J. Edgar de Clint Eastwood
Paranormal Activity 2 de Tod Williams
Paris de Cédric Klapisch
Pirates des Caraïbes : la Fontaine de Jouvence de Rob Marshall
Sexy Dance 3 The Battle de Jon Chu
Sherlock Holmes 2 : Jeu d'ombres de Guy Ritchie
Silent Hill de Christophe Gans
Somewhere de Sofia Coppola
Source Code de Duncan Jones
Sport de filles de Patricia Mazuy
Taken de Pierre Morel
La Taupe de Tomas Alfredson
Tron l'héritage de Joseph Kosinski





2012 de Roland Emmerich
Au-delà de Clint Eastwood
La Dame de fer de Phyllida Lloyd
Une Éducation de Lone Sherfig
La Loi et l'ordre de Jon Avnet
Love, et autres drogues d'Edward Zwick
World Invasion : Battle Los Angeles de Jonathan Liebesman

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