28 octobre 2010

Tron l'héritage : le nouveau bébé des studios Disney

Après la firme Pirates des Caraïbes, Disney marche sur les traces de la Twentieth Century Fox qui avait prouvé que nouvelles technologies et spectacle de qualité n'étaient pas incompatibles avec le succès planétaire de son Avatar...
Remake du film de 1982, cette année Disney est prêt à nous en mettre plein la tronche en IMAX 3D avec Tron, l'héritage.
A l'occasion de la promotion nationale de ce soir - dans plusieurs cinémas vingt minutes du film sont dévoilées - voici la bande-annonce issue d'une publicité que l'on présage importante...

Visuellement, ça promet. Le reste tiendra ? Réponse le 9 février prochain.


14 octobre 2010

The Social Network

On ne présente plus David Fincher, que cela soit aux cinéphiles aguerris ou aux simples amateurs de cinéma. Dans sa filmographie pas si conséquente que ça mais au combien hétérogène malgré cette récurrence du thriller – Seven, Fight Club, Panic Room, Zodiac... - le réalisateur a su fidéliser aussi bien critiques exigeants que public en masse. Sa recette ? Un cinéma indépendant désiré par le cinéaste dès ses déboires avec Alien, mêlant créativité, suspens et goût du populaire. Si Zodiac avait plus laissé le public sur le banc de touche, ce The Social Network risque bien de les récupérer de suite.
A l'annonce d'un film réalisé sur le buzz Facebook, c'est d'abord l'étonnement et l'ironie qui firent la part belle. C'est quoi cette idée ? Puis l'annonce de Fincher à la réalisation a un peu refroidit les ardeurs moqueuses : c'est si sérieux que ça ? Et bien oui, The Social Network a tous les atouts d'un film captivant promis à un joli succès. Plus que sur le site web même, c'est bien entendu sur ses créateurs que se penche le film. Mark Zuckerberg tout d'abord, aussi génie dans l'informatique que maladroit avec les filles (excellente confrontation lors de la séquence d'ouverture). C'est en créant le buzz avec un site proposant de comparer les filles d'Harvard par vote et (quand même aussi) en ayant vent d'une idée d'un site communautaire par des entrepreneurs inspirés, que Facebook né dans la tête dans du protagoniste, la graine germant à la base en forme d'équation sur la vitre de sa piaule. Il s'approprie alors l'idée avec son ami Eduardo Saverin alors PDG de ce qui deviendra bientôt une énorme entreprise...
The Social Network est en premier lieu le témoignage d'une époque. Idéologie mondialiste de rassembler les gens et règne de l'argent, le film ne peut être plus ancré dans l'actualité. Aaron Storkin extrait de cette réussite de Facebook un scénario profondément intelligent, rythmé par des dialogues en or. Fincher, lui, joue la sobriété efficace. A l'image de son exposition – simple champ contre champ mettant en scène un dialogue savoureux de rupture présentant le caractère bien trempé du personnage -, le réalisateur donne un rythme et une énergie incroyable à cette fabuleuse matière de base. Loin des têtes d'affiche habituelles de ses films, Fincher joue la carte du sang neuf avec des jeunes acteurs talentueux. Jesse Eisenberg est parfait en informaticien misanthrope et talentueux et accompagne Andrew Garfield (à suivre de près) et Justin Timberlake aussi en forme que dans Alpha Dog. Avec un montage en flashforwards – le futur du procès répond au présent de la narration – Fincher donne au film un dynamisme inépuisable malgré la multitude des points de vue adoptés, sans oublier un plaisir éclatant de cinéma qu'il laisse littéralement exploser lors d'une course d'avirons dantesque. Très loin du ridicule craint, The Social Network est la (fausse) surprise de l'année (de David Fincher) qui a cette force de ces grands films : donner le sentiment de rester pertinent dans plus d'une décennie par son témoignage. Juste et vraiment frappant.


Réalisé par David Fincher
Avec Jesse Eisenberg, Justin Timberlake, Andrew Garfield
Film américain | Durée : 2h00
Date de sortie en France : 13 Octobre 2010

8 octobre 2010

Kaboom

Avec son titre énigmatique et les couleurs accrocheuses de son affiche, Kaboom a de quoi séduire. Puis vient ce nom, Gregg Azaki, surtout connu pour son grand succès Mysterious Skin. De façon certaine, c'est pourtant les amateurs des premiers films du réalisateur (Totally f***ed up, The Doom generation ou Nowhere) qui se verront comblés. Désigné comme la Teen Apocalypse Trilogy, Kaboom a tous les moyens d'en constituer une suite. L'intrigue est digne de n'importe quel teenmovie : Smith , le protagoniste, vit sa vie dans son campus entre Thor son colocataire surfeur qui l'attire, Stella sa meilleure amie aussi lesbienne que fantaisiste, et autres rencontres homo ou hétérosexuelles. Ça baise dans tous les coins dans la jouissive insouciance de la jeunesse. Kaboom se démarque déjà dans sa volonté de ne pas se faire prier sur les sujets abordés. On parle de sexe ou on en parle pas. Décalé, le ton du film trouve rapidement la bonne hauteur en offrant des séquences loufoques et hilarantes. Dans un humour quasi extraterrestre et une photographie saturée dans les couleurs, Gregg Azaki ose et ça marche. Le spectateur comprend immédiatement qu'il ne se raconte pas grand chose, mais que tout l'intérêt repose sur la manière de le raconter. Séquences de drogue psychanalytiques, scènes de sexe plus drôles que réellement érotiques, le réalisateur en va même jusqu'à jouer comme un gosse sur l'artifice du cinéma (raccorder une cervelle avec un gâteau, ou en gros plan un pied qui marche sur un excrément...). Bref, on est dans le délire total et ça fonctionne.
Mais alors, évidemment, Araki nous cache plus d'un tour dans son sac. Ainsi, petit à petit, le teenmovie bascule vers le slasher mystérieux très ancré à la Twin Peaks... pour renverser tout ce qu'il nous a présenté auparavant, car une conspiration improbable se traine depuis le début ! Le twist final arrive alors en ayant, mine de rien, installer un suspens plutôt haletant. Cependant, Kaboom a tendance à trainer sur le milieu avant de basculer totalement d'une forme à une autre. En voulant faire trop hésiter le spectateur, son film en devient trop hésitant. Le spectateur perd un peu le fil de l'histoire qui va très loin trop vite (mystère ou pas mystère ?)... mais pour finalement le retrouver dans un final absolument délicieux d'incohérence et d'absurdité.
En fin de compte, même si le scénario semble avoir été écrit pendant le tournage et même si la mise en scène manque parfois d'un cruel manque de précision, c'est avec un plaisir non coupable qu'on apprécie ce film un peu comme son meilleur pote : autant pour ses qualités que pour ses défauts. Kaboom a tous les atouts d'un divertissement adolescent, tout en foutant une claque à la platitude d'un American Pie ou la pudeur religieuse d'un Twilight. Et franchement, ça fait du bien.


Réalisé par Gregg Araki
Avec Thomas Dekker, Juno Temple, Roxane Mesquida
Film américain | Durée : 1h26
Date de sortie en France : 06 Octobre 2010

2 octobre 2010

Des hommes et des dieux

Le Maghreb, une montagne, un monastère et huit moines chrétiens français plongés dans la tourmente de cette fin de XXème siècle. En paix avec leurs frères musulmans, certains de leur foi, leurs croyances vont pourtant bientôt se heurter à une réalité d'abord innommable puis prenant les traits d'un groupe islamiste bien prêts à forcer le règne. Que faire ? L'armée propose aux moines une protection rapprochée. Doivent-ils l'accepter ? Doivent-ils partir de cette terre désormais sans paix, mais en laissant leurs frères seuls ?
Auréolé d'un grand prix à Cannes, Palme d'or méritée pour certains, Des hommes et des dieux n'en est pas moins un film d'une puissance éblouissante, aux ingrédients typiques d'un long métrage brillant. Cadres larges contemplatifs, photographie assombrie quasi douce à la vue, la sérénité de ces moines est presque palpable à l'image. Rapidement, le film va au-delà de la simple situation qu'il installe. Très clairement, Beauvois souhaite illustrer à travers ces protagonistes de l'Église, les hommes de foi que l'on tend tous à être. C'est lorsque la violence et l'injustice arrivent que ces moines témoignent de ce qu'il peut y avoir de plus beau dans l'homme : la volonté de croire, la bienveillance de son prochain, et l'espoir d'un monde meilleur coûte que coûte, même s'il en dépendra sa propre vie. Des hommes et des dieux a la force des plus grands films de guerre. Même si les armes - au même titre que dans le monastère - sont interdites ici, les concepts que l'émotion fait exploser sont les mêmes. La séquence autour de la table au moment de prendre la décision de partir ou pas, a une tension telle qu'il se jouerait presque l'avenir d'un conflit mondial... Il y a aussi ces scènes isolées d'un moine racontant son premier coup de foudre, les échanges avec les habitants, et cette séquence du repas, climax subliminal du film, qui illumine dans son montage regard faisant valser le cœur du spectateur d'une émotion à une autre, de la conviction à l'acceptation de cette dernière... et finalement de la vie à la mort.
Criant de vérité, le film de Beauvois est un miroir brisé dont le reflet fait aussi peur qu'il est bien réel. Dans une pudeur bienvenue, les moines pris au piège de croire en la paix disparaissent dans la profondeur de champ, mais la pellicule, elle, reste intacte.
Il y a alors cette métaphore d'une villageoise qui résonne encore aux oreilles accompagnant les chants en chœur, qui compare les moines à la branche d'un arbre qui soutiennent les oiseaux, les villageois. Des hommes et des dieux raconte l'histoire vraie d'une branche qui s'est définitivement cassée, comme il s'en casse toujours... mais c'est l'arbre que l'on voit à travers ce film, toujours imbattu et fortifier par de tels témoignages d'espoir. Tout simplement un grand film.


Réalisé par Xavier Beauvois
Avec Lambert Wilson, Michael Lonsdale, Olivier Rabourdin
Film français | Durée : 2h00
Date de sortie en France : 08 Septembre 2010

1 octobre 2010

Simon Werner a disparu...

Premier film d'un jeune réalisateur, Fabrice Gobert, un passage dans la sélection Un certain regard sur la croisette, et une bande-annonce énigmatique... il n'en faut pas moins pour attiser la curiosité des cinéphiles avides de nouveaux talents. Ce Simon Werner là ne devrait en rien décevoir ces derniers.
Dans une classe de lycée, en région parisienne, d'étranges rumeurs circulent tandis qu'un élève manque à l'appel... Des gouttes de sang auraient été retrouvées dans les toilettes ou pire encore, le professeur de chimie aurait abusé de lui. Bref, il se passe quelque chose de louche. La première séquence, soirée alcoolisée dérivant sur une découverte mystérieuse dans la forêt, donne l'ambiance du film, à savoir une hésitation formelle entre véritable film de genre ou teenmovie parano. C'est cette hésitation, due à une manipulation subtile de la mise en scène, qui fait de ce Simon Werner a disparu un film étonnant et unique bien qu'inspiré. Et les influences sont très nettes. Gobert opte pour une construction en point de vue successif dans une même continuité temporelle, ce qui n'est pas sans rappeler de façon certaine un certain Elephant. Si la forme s'y prête, le fond s'apparente plutôt aux codes du teen que le réalisateur s'amuse à déjouer à la Breakfast Club : sportif plâtré, premier de la classe sensible et touchant, une lolita pas si idiote que ça... Les clichés se rompent et toute la complexité de l'adolescence apparait alors. Entre projection de ce que l'on représente soi, et projection sur l'apparence des autres, les personnages peinent à se trouver et s'identifier. Cette peur qu'ils se créent presque par eux-même avec leurs histoires illustre cette crainte primitive ne pas être à la hauteur des autres. En revivant des moments déjà vus à travers un point de vue différent, le film offre de jolis moments de cinéma et montrent ainsi comment peut on se tromper à force de naïveté et d'indifférence. Décomposé en chapitres s'enchainant à chaque climax interne - les nerfs du spectateurs en première victime - le scénario relève du génie. Et si tant de précision et d'originalité viennent contraster avec un final en somme aussi anodin que brutal, ce dernier a au moins l'avantage d'être inattendu.
Gobert parvient à gommer de son film un simple air d'exercice de style pour imposer un véritable univers, qui ne transcende peut-être pas toutes les séquences, mais qui est là, malgré tout. Esthétique et intelligent, Simon Werner a disparu a cette qualité d'apparaitre comme un film d'adolescents original, imprégné d'une tension mystérieuse empreinte d'un bon film réussi et plutôt saisissant.


Réalisé par Fabrice Gobert
Avec Ana Girardot, Jules Pelissier, Esteban Carvajal Alegria
Film français | Durée : 1h33
Date de sortie en France : 22Septembre 2010

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