La sortie d'un film d'animation du studio japonais Ghibli est toujours une invitation au rêve et à la poésie qui serait impensable de rater pour de nombreux fans et amateurs. Sa filmographie, impressionnante d'œuvres cultes de l'animation, a permis au studio de s'acquérir une réputation en béton. En tout bien tout honneur, Arrietty, le petit monde des chapardeurs ne vient que confirmer ce talent japonais pour le dessin et le goût des belles histoires. Après les jeunes et célèbres héroïnes Chihiro, Mononoké, Nausicaä ou la sorcière Kiki, ici c'est la petite Arrietty qui est à l'honneur. Arrietty est une chapardeuse, un être minuscule à la forme humaine qui est en voie de disparation. Elle et ses parents habitent sous le plancher d'une maison de campagne dans la banlieue de Tokyo. Les règles sont simples : faire attention aux animaux dangereux, ne chaparder qu'en petite quantité des choses de la maison qui pourraient leur être utiles et surtout de ne pas être vus des humain, au quel cas ils seraient dans l'obligation de déménager et reconstruire un nouvel habitat.
Dès le début, les couleurs explosent d'intensité et les détails impressionnent de tant de précision. Pour tous les soucieux et admirateurs de la touche Ghibli, la déception n'est pas au rendez-vous. De plus, le choix de cette jeune héroïne – adaptée d'un roman anglais – permet de placer le spectateur à sa hauteur et ainsi découvrir des décors habituels sous une forme singulière, d'un jardin naturel aux différentes pièces d'une maison. Cette particularité des échelles est merveilleusement bien travaillée, notamment lors de la première séquence de chapardage magnifiquement imagée. Le récit d'Arrietty suit la règle de la simplicité propre au studio. L'élément déclencheur, dès l'exposition, se révèle être ce jeune garçon, venu se reposer dans la maison avant une grave opération du cœur. Par ce choix, le film nous propose quelques moments de grâce entre ce garçon immense et cette fille minuscule, pourtant tous deux à la même hauteur de pureté. Le jeune réalisateur Hiromasa Yonebayashi, anciennement animateur pour le studio, parvient tout à fait à prendre le relais de Miyazaki, et adapte avec savoir faire son scénario. A noter également la présence d'une compositrice française, qui s'inscrit de façon respectable elle aussi dans le beau répertoire musical des films Ghilbi. Alors même si l'on peut regretter un effet de brièveté dans la relation entre Arrietty et le garçon, ou nuancer avec une fin sans concession qui tend vers l'expédié, rien n'empêche ce film d'animation de briller tant il s'adresse parfaitement aux enfants... et aux adultes, en prenant en considération un contexte mondial complexe, même difficile pour certains vrais chapardeurs. Et de briller ne serait-ce que pour rester unique dans une époque où l'animation moderne s'est beaucoup orientée vers les nouvelles technologies. Même joliment unique.
Réalisé par Hiromasa Yonebayashi
Avec Mirai Shida, Ryunosuke Kamiki, Kirin Kiki
Film japonais | Durée : 1h34
Date de sortie en France : 12 Janvier 2011
16 janvier 2011
Arrietty, le petit monde des chapardeurs
14:37
Jérémy
7 avis gentiment partagé(s):
Belle critique à laquelle j'adhère complètement !
C'est un très joli film qui augure de belles années à venir pour le studio Ghibli. Et j'aime beaucoup ta façon de dire que les deux héros ont une même hauteur de pureté.
J'ai beaucoup aimé aussi la belle poésie et l'émotion suciter par ce très beau film
Heureux pour vous que ce film vous ait transporté tout comme moi :) .
Avec un peu de retard, je viens de voir "Arrietty", et j'adhère totalement à ta critique, pas grand chose à rajouter. Un bon moment
Sûrement le meilleur film de ce début d'année, c'est super simple mais ça marche super bien. Il y a une sorte de magie véhiculant un Carpe Diem qui pince le cœur.
"Heureux pour vous que ce film vous ait transporté tout comme moi :) ." -> bis.
Enregistrer un commentaire