14 février 2010

The Mist

Déjà réalisateur de La Ligne verte, Frank Darabont n'inaugure pas avec l'adaptation d'un Stephen King avec The Mist. L'histoire : un brouillard étrange et inquiétant qui vient envahir une petite ville du Maine contraignant plusieurs personnes à se réfugier dans un supermarché. La matière littéraire est forcément riche car The Mist - plus qu'une histoire d'épouvante - est, à l'image des autres œuvres de Stephen King, une réflexion sur la nature humaine. Cependant, l'adaptation est assez périlleuse : quasi unité de lieu, monstres secondaires qui pourraient frustrer le spectateur, gravité du sujet avec un bon jeu d'acteur nécessaire... Darabont tient le pari avec brio. Le début s'enchaine assez rapidement, le film allant vite aux faits. La révélation passée, c'est là que The Mist trouve son originalité en concentrant l'action moins sur le suspens et l'angoisse que sur les relations entre les différents personnages et les effets qu'opère la peur sur eux. Entre les négationnistes qui refusent de croire à l'incroyable en fuyant, la masse apeurée et affaiblie proie idéale à une dictatrice farouchement prêtresse... le film trace habilement le portrait du totalitarisme de ses raisons à ses conséquences, de la faiblesse même de l'être humain à vivre en communauté. La figure du héros, propre à King, s'en voit évidemment glorifiée. Pour autant, l'un des meilleurs moments du film est lorsque l'égoïsme se dévoile sur tout le monde même chez David, au moment d'accompagner une mère de famille déboussolée et seule. Égoïsme, naïveté, avidité du pouvoir... la vision est d'une noirceur bien fidèle au roman. Ne reposant l'espoir que sur les quelques personnages principaux, le pessimisme atteint son paroxysme dans la séquence finale d'une émotion et d'une psychologie insoutenables. The Mist parvient à la commande de départ : une adaptation fidèle à la vision de son auteur tout en constituant un scénario de cinéma prenant et une mise en scène efficace. S'en ressort l'effet incroyable que l'horreur se trouve encore plus dans la bêtise humaine que dans des créatures aussi horribles notre imagination puisse t-elle créer. Ne pas être clément vis à vis de soi-même et de ses défauts est peut être une manière possible de se grandir. Stephen King l'écrit merveilleusement bien, Darabont le suit et en fait un bon thriller, intense et définitivement original.


Réalisé par Frank Darabont
Avec Thomas Jane, Andre Braugher, Laurie Holden
Film américain | Durée : 2h00
Date de sortie en France : 27 Février 2008

4 avis gentiment partagé(s):

Ashtray-girl a dit…

Ce film m'a véritablement soufflée, notamment à cause de son final sans concession aucune. Le tout est rudement bien mené, très éprouvant pour les nerfs. J'espère voir un jour la version noir & blanc, apparemment bien meilleure encore, sans éprouver une nouvelle fois ce désespoir glaçant qui m'a saisi quelque sminutes avant le générique de fin.
Une sacrée claque.

Jérémy a dit…

Je ne savais pas qu'il existait déjà avant une adaptation du livre. Intéressant ! =)

Ashtray-girl a dit…

Ah nan, la version noir et blanc est celle de Darabont, telle qu'il l'a pensé. Il aurait souhaité une sortie en salles dans ce format, mais on ne lui a accordé que le dvd...

Jérémy a dit…

Ah d'accord !
Intéressant quand même =D

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