Steppin', Save the last dance, StreetDance... Le film de danse hip-hop devient un genre à part entière et commencerait même à devenir un brin envahissant. Et ce n'est pas la 3D qui ira ralentir le phénomène. Sexy Dance, troisième du nom, s'y frotte sous la réalisation de Jon Chu, déjà metteur en scène du deuxième volet. Alors, évidemment, ces films de danse contemporains ont tous cette faiblesse de devoir passer par la case scénario : une heure et demi de danse sans temps mort ni tension dramatique, ça serait plat et inutile. Caricatures, déambulation de clichés, pathos et artificialité en masse... C'est simple, ces films peinent à devenir des films en se contentant d'être des essais stylisés sur la captation filmée de la danse, cette incroyable énergie purement humaine, inexplicable et hédoniste. C'est pourtant un bon fond de départ.
Ce Sexy Dance 3 ne viendra pas révolutionner le film de danse hip-hop... mais donne de façon très surprenante l'idée qu'il n'en est peut-être pas la peine. En caméra amateur, le film s'ouvre sur un montage bordélique de danseurs, personnages du film, qui expliquent ou tentent d'expliquer ce que représente la danse pour eux. C'est à dire rien - où en est l'utilité ? - et tout - libération, révélation de soi, expression de tout ce qui peut-être exprimé au-delà des mots. Cette ouverture amène déjà l'idée qu'il y a quelque chose de purement cinématographique dans la danse. Mais ne levons pas trop haut les yeux : au final, Sexy Dance 3 s'avère plus être un produit qu'un véritable film (mon Dieu le nombre de pubs !). Mais rien n'empêchent le plaisir et l'adrénaline de véhiculer pour autant.
Mise en scène tape à l'œil, chorégraphies impressionnantes, montage énergique mais pas trop permettant au spectateur d'apprécier la plastique innée de la danse contemporaine, le film est là pour proposer du spectacle explosif sous fond de culture urbaine. Autant dire qu'il excelle dans ces intentions. La 3D est fabuleuse, certainement la plus pertinente et impressionnante depuis Avatar (cette fameuse caméra Fusion crée des merveilles). Le relief se prête avec un naturel saisissant aux mouvements du corps accélérés et chorégraphiés. Sans surprise, les séquences de danse sont celles qui présentent l'intérêt du film. A côté, le scénario reste dans la simplicité attendue... mais non pas moins assumée, à l'image de ce premier baiser adolescent sous une bouche d'aération, démesuré et vraiment très drôle. Sexy Dance 3 s'avère efficace en terme d'entertainment pur, et ravira amplement les amateurs du genre. Les autres y seront certainement surpris de quelques audaces idées - la séquence de tango décidément très sexuelle, le plan séquence à la Fred Astaire magnifique ! - tout en ne restant pas dupes sur la portée artistique et publique du film. Néanmoins, Sexy Dance 3 peut se goûter comme un plaisir délicieusement (très) coupable de cette pré-rentrée, sans s'en vouloir... ou presque.
Réalisé par Jon Chu
Avec Adam G. Sevani, Sharni Vinson, Alyson Stoner
Film américain | Durée : 1h47
Date de sortie en France : 18 Août 2010
26 août 2010
Sexy Dance 3 The Battle
02:17
Jérémy
6 avis gentiment partagé(s):
Je n'ai pas vu le 3, mais on m'a aussi dit qu'il était pas mal ! Par contre, j'ai vu le 2... je ne te le conseille pas : c'est rempli de clichés et aucune chorégraphie ne marque vraiment les esprits.
J'avais pas tellement l'intention de le voir de toute façon ^^ .
Puis c'est vraiment la 3D qui m'a beaucoup surpris aussi et qui joue beaucoup dans le fait que j'ai réussi à apprécier le spectacle au-delà de ses lacunes évidentes.
Je pense que si c'est pour voir de la bonne 3D, je vais plutôt me laisser tenter par "Avatar" nouvelle version Imax 3D...
Ha mais oui, obligé !
Après bon, je trouve que la 3D trouve réellement sa place dans les séquences de chorégraphies vraiment très bonnes (je ne connais pas grand chose à la danse mais mes yeux appréciaient le spectacle). Mais je peux comprendre que l'on fasse une allergie aiguë de la nian-niantise extrême de ce genre de films.
En tout cas la nouvelle version d''Avatar' vaut surtout le coup pour sa ressortie en Imax depuis que quelques salles Imax ailleurs qu'à Disneyland ont eu le temps de s'implanter ici et là (et dont près de chez moi, Alléluia !). Parce que bon, leur histoire de version longue avec quelques minutes dispensables en plus, ça sent le profit ciblé dans une période très bien choisie par les studios où il n'y a pas de concurrence en 3D...
C'est clair que l'histoire des 8 minutes supplémentaires est un prétexte un peu gros pour se faire plus de fric, d'autant que ne me rappelant plus dans le détail du film, je n'ai donc pas distingué les nouvelles scènes, oups... Enfin, bref j'y suis allé cet aprem, car vivant à Lyon j'ai aussi une salle Imax à porté de mains, et pour le moment pas de majoration sur la place avec ma carte Le Pass. Je ne pouvais donc pas passer à coté !!! J'ai retrouvé les mêmes failles scénaristiques qu'à la première vision, quelques longueurs en plus (les 8 minutes ???), mais par contre quel spectacle ! L'Imax nous plonge au cœur de Pandora. Les images sont sublimes et permettent d'apprécier pleinement l'étendu du travail effectué par Cameron. C'est avec un film comme "Avatar" que ces nouvelles techniques prennent tout leur sens. Et c'est encore plus clair aujourd'hui après la déferlante de films en 3D : "Avatar" est le plus abouti techniquement et esthétiquement parlant.
J'espère pouvoir apprécier le spectacle aussi, malgré la rentrée et tout le bazar qui s'en suit... En tout cas, tu donnes envie !
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